Suite de l’épisode n° 3
du 14/04/2020
Nous quittâmes les cuisines
mais, cette fois, sans passer par la salle des repas. Jean m’amena par l’escalier de service des cuisines au premier
étage. Cet escalier, emprunté uniquement par le personnel, menait à tous les
étages et n’avait aucune ouverture vers l’extérieur, ni porte, ni fenêtres. Il
servait pour toutes sortes de besognes comme refaire les chambres, apporter de
l’eau ou le petit déjeuner aux clients qui le désiraient, etc.
- Et,
pour le réceptionniste, Adrien Moreau,
comment avez-vous su qu’il n’était plus là ?
-- C’est
bien simple, Monsieur l’inspecteur, quand la femme de chambre est venue pour
chercher les clés du local à linges, il n’était pas là. Elle est donc venue me
les demander. C’est ainsi que j’ai constaté sa disparition.
-- Et il
était quelle heure ?
-- Il
était huit heures et cinq minutes précises Monsieur l’Inspecteur.
-- Au
fait, Jean, je ne suis pas
inspecteur mais capitaine.
-- Ah !
Vous faites partie d’un corps d’armée donc. Je suis désolé, j’avais compris que
vous étiez dans la police.
-- Mais,
je suis de la police. Juste que mon grade est capitaine.
-- Ah !
Bien, mon capitaine. Ah, voilà, nous sommes arrivés. C’est le bureau de
Monsieur le Directeur. Le téléphone est là. Vous devez faire le zéro pour
sortir.
-- Merci.
Il y avait là, un de ces
vieux téléphones à cadran sur lesquels on tournait un chiffre après l’autre
avec l’index et on attendait que le cadran revienne. La série des choses d’un
âge plus que révolu s’enrichissait. Quelle allait être la prochaine
surprise ? Mais, je n’avais pas d’autre choix. Je fis le zéro et les
autres chiffres, patiemment, l’un après l’autre en prenant soin d’attendre que
le cadran revienne à son point de départ avant de recommencer…
Et, j’essayais
d’appeler plusieurs fois. En vain. Le numéro sonnait à vide… pire, il se coupait
avant que j’aie fait les dix chiffres : arrivé au sixième chiffre, la
ligne tombait. J’en conclus qu’il était
en dérangement.
Je repris mon portable pour voir si j’avais à nouveau du
réseau. Rien, même pas un trait ! Nous étions à un kilomètre de la
départementale et il n’y avait pas de réseau. Je posai mon portable sur le
bureau et essayai à nouveau avec le téléphone de l’hôtel. Rien. Et, cette fois,
aucune tonalité.
Je n’avais pas d’autre
alternative. Je décidai de prendre ma voiture et de retourner sur Mulhouse ou
du moins jusqu’à la départementale, là où j’avais encore la connexion. Mais
avant je décidai de fouiller un peu dans le bureau. Les tiroirs étaient
totalement vides ! Étrange. Un directeur qui ne travaille pas… ou alors,
on avait déjà pris ses dossiers.
Puis, je pensai que monsieur
Soldermann avait aussi pu m’appeler
de l’admission… Je refis le parcours dans ma tête…
- Il
appelle la réception. Le réceptionniste, Adrien
Moreau, n’est pas là. Il s’en inquiète. Il descend vérifier et découvre
quelque chose de suspect lié à la disparition du réceptionniste. Il me téléphone
pour me dire que le réceptionniste risque de se faire tuer. Ensuite, il descend
aux cuisines pour se faire servir un repas. C’est lui qui se fait tuer.
Or, entre son coup de fil
et mon arrivée, j’avais mis quarante minutes, tout au plus. Et ça ne colle pas
non plus. Il était donc déjà mort quand il a téléphoné… c’est donc quelqu’un
d’autre qui m’a téléphoné à sa place… quelqu’un connaissait mon nom et avait
mon numéro direct.
-- Pouvons-nous
retourner aux cuisines, s’il vous plait Jean,
il me vient en tête un détail important. Et, si c’est possible, de passer par
les escaliers communs à la clientèle.
-- Certainement
mon capitaine, veuillez me suivre.
Justement, à suivre… le
28/04 pour un 5ème épisode écrit.
Ce sera tout, vous pouvez
disposer, repos !
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